Hartmannswillerkopf

Séjour en Alsace en pleine canicule de juillet… Daniel et Annie nous accueillent magnifiquement comme d’habitude. Nous avons un programme chargé mais bien adapté à la chaleur et à notre forme physique. Ce jour là, rendez-vous sur le front des Vosges de la première guerre mondiale : au Hartmanswillerkopf dans le Haut-Rhin.

Ce lieu est devenu récemment un symbole de la réconciliation Franco Allemande et l’historial bâti à l’occasion du centenaire de la grande guerre est le point de départ de notre visite. Nous suivons un guide qui durant près de trois heures va nous mener au mémorial, dans la crypte où sont rassemblés des ossements de milliers de soldats français et allemands, puis dans la forêt qui a repoussé comme un écrin protecteur de la mémoire de ces combats incessants qui durant près de quatre ans firent entre 20 et 30.000 morts.

On a peine à imaginer la vie de ces hommes dans cet atroce jeu de gagne-terrain, où il fallait au prix de sa propre vie et celle de ses camarades reprendre cet éperon rocheux qui domine la plaine d’Alsace. La vue y est magnifique et l’enjeu militaire sans doute important, mais que cela parait dérisoire au regard des immenses pertes dans les deux camps !

Les tranchées érodées ont été laissés en l’état, des barbelés, des tourelles d’observation restent en place. Le terrain est constellé de trous d’obus où la végétation a retrouvé sa place. Les arbres ont repoussé mais certains, tortueux, traduisent les bombardements subis. 

Le guide nous présente des photos prises pendant et après la guerre et nous montre combien les positions étaient parfois très rapprochées, quelques dizaines de mètres seulement séparent parfois les deux tranchées frontales.

Mes photos sont traitées en noir et blanc et vieillies artificiellement pour échapper à l’impression d’une simple randonnée en forêt et tenter de faire passer un peu de l’ambiance que l’on imagine en visitant. Il faudrait y retourner seuls l’hiver, avec la pluie, la brume, pour peut-être mieux ressentir les fantômes qui errent encore dans ces lieux.

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